La tétine apaise, calme les pleurs et réconforte, mais les parents se demandent parfois si cet objet est vraiment bon pour leur bébé. Voici quelques informations sur la tétine, ainsi que des conseils pour bien la choisir.
Ce petit morceau de plastique, tout le temps disponible, qui ne nécessite aucune préparation, apaise, calme les pleurs et réconforte prend souvent la place du pouce ou du sein de la mère. Alors, la tétine est-elle bénéfique ou néfaste ?
Les avantages de la tétine pour bébé
Un bébé a physiologiquement besoin de téter puisque cela lui apporte plaisir et détente grâce à l’endomorphine (hormone du bien-être) qui est secrétée lors de la succion. La tétine, comme l’allaitement ou le pouce, est donc un bon moyen d’apaiser le stress ou l’énervement de bébé (c’est pour cela que les bébés s’endorment après une tétée), et de lui procurer des sensations de sécurité.
La tétine a aussi un rôle sur la qualité du sommeil : elle facilite en effet l’acquisition des rythmes et de l’auto-apaisement. Les bébés « suceurs » seraient capables plus tôt que les autres de se rendormir la nuit et d’espacer leurs repas nocturnes.
De plus, la tétine diminuerait le risque de mort subite. En effet, la bouche ouverte autour de la sucette diminuerait le risque de reflux et favoriserait la ventilation.
Les inconvénients de la tétine pour bébé
La tétine, cette « solution magique », n’a pas que des avantages : on constate vite que sur le plan pratique comme sur le plan psychologique, elle peut causer quelques problèmes.
La tétine, lorsqu’elle est proposée trop tôt, peut compromettre la réussite de l’allaitement au sein. Si, dès ses premiers jours, bébé tète la tétine plutôt que le sein de sa mère, la production de lait sera freinée, pouvant amener l’échec de l’allaitement.
Malgré les promesses des fabricants, rares sont les tétines réellement ergonomiques : ce corps étranger dans la bouche de nos enfants, s’il n’est pas choisi avec soin, déforme les palais, les fosses nasales et favoriserait, à long terme, les otites et les obstructions nasales.
La tétine aurait aussi, comme le pouce, un effet néfaste sur la mâchoire : en repoussant les dents, elle empêche les deux mâchoires de se placer l’une sur l’autre et provoque ainsi des déformations. De plus, le surplus de salivation dû à l’usage de la tétine entraine un lavage des dents plus difficile, et un risque élevé de caries.
Autant dire que les dentistes et orthodontistes ne sont pas des grands adeptes de la tétine !
Cela va peut-être changer grâce au nouveau venu dans le monde la tétine. Mam propose désormais Perfect, une tétine beaucoup plus souple et 60 % plus mince qu’une tétine traditionnelle. Elle promet donc de réduire le risque de mauvais positionnement des dents. De quoi réconcilier les bébés, les tétines et les orthodontistes ? On le souhaite sincèrement.
La tétine est aussi un vrai nid à microbes : ça tombe souvent parterre, ça traîne partout, ça passe entre toutes les mains, voire entre toutes les bouches, à la crèche ou à la maison…
La tétine n’est pas non plus sans conséquences sur le plan psychologique : donner une tétine au moindre pleur de bébé, c’est lui proposer la solitude plutôt que le réconfort et l’écoute de ses parents. Peu à peu, la totote devient un rempart contre le monde extérieur. L’enfant se réfugie derrière sa tétine et cela peut retarder la communication.
Pour certains parents, ne pas pousser son enfant à lâcher la tétine, ne pas lui apprendre à l’ôter de la bouche pour parler équivaut à le maintenir dans un statut de bébé. Tant qu’il suce la tétine, il est petit… même s’il a grandi !
Arrêter la tétine
Trop souvent, dès que bébé pleure ou manifeste la moindre mauvaise humeur, hop, réflexe tétine ! Résultat : il devient vite impossible à l’enfant de s’en passer. On a créé le besoin, et pour longtemps.
Le problème est que plus on garde la tétine longtemps, plus les déformations s’accentuent, et plus il est difficile d’arrêter la tétine. L’arrêt de la tétine doit donc être progressif pas question d’arracher la tétine du jour au lendemain. C’est trop violent, traumatisant et inefficace. Parlez avec votre enfant, expliquez-lui les raisons pour lesquelles il faut arrêter. Proposez-lui un «contrat» : « la tétine, on s’en passera dans X mois ». L’idéal est de profiter d’une étape dans sa vie. L’entrée à l’école maternelle, par exemple est un excellent moment pour dire adieu à la tétine.
Pour y parvenir, on va d’abord s’en passer dans la journée, au cours des activités : pas de tétine lors des sorties, des activités. Elle est réservée aux moments d’intimité : à la maison, quand on est fatigué, pour s’endormir… Il faudra être ferme et déterminé : si l’enfant sent que nous ne sommes pas très décidés, il n’aura aucune raison d’arrêter la sucette.
Si l’idée de se séparer de sa tétine lui est insupportable, proposez de la garder dans votre sac et de la sortir en cas d’urgence. Récompensez chaque progrès (mais surtout pas avec des bonbons !), même pour une demi-journée sans tétine.
Si vraiment tout échoue, si la résistance est très forte, c’est probablement que la tétine n’est que l’expression d’un problème plus profond. Dans ce cas, une ou deux séances avec un pédo-psychiatre parviendront à dénouer le problème : la parole du professionnel aura plus de poids que la vôtre. Parfois, une seule consultation suffit pour arrêter la sucette !