Douleur, inconfort… Les irritations vulvo-vaginales sont fréquentes et s’accompagnent souvent de démangeaisons voire de pertes vaginales inhabituelles. Quelles sont les principales causes des irritations du vagin ? Comment les soigne-t-on ?
Les irritations de la zone vulvo-vaginale sont surtout liées à la présence de mycoses et à ce que l’on appelle des vulvodynies. Les erreurs hygiéniques arrivent loin derrière. « Lorsque les femmes se plaignent d’irritations du vagin, elles ont en fait plutôt une gêne au niveau de la vulve. Les maladies du vagin sont rarement douloureuses » précise d’emblée le Dr Moyal-Barracco.
Irritations vulvo-vaginales: cause numéro 1, la mycose
« La cause la plus fréquente des irritations vulvo-vaginales est la mycose génitale à Candida Albicans » informe le Dr Moyal-Barracco. L’irritation se traduit par des démangeaisons externes, de brûlures, parfois un gonflement et, assez souvent, des pertes blanchâtres et épaisses. Les brûlures et douleurs vulvaires augmentent lors des mictions ou des rapports sexuels. Ces mycoses sont liées le plus souvent à la levure Candida Albicans, d’où le nom de candidoses.
La cause de ces mycoses n’est pas toujours évidente : prise d’antibiotiques, irritation locale (il y a des mycoses qui surviennent au décours d’un rapport sexuel par le frottement que celui-ci occasionne), période prémenstruelle, stress possiblement, etc.
Les candidoses vulvo-vaginales sont fréquentes. Elles touchent 75 % des femmes sexuellement actives.
On les traite avec des antifongiques par voie locale (crème et ovule intra-vaginal à libération prolongée) ou par une prise d’antifongiques par voie orale. Il est conseillé de prendre de l’ultra-levure en parallèle d’un traitement antibiotique pour éviter la survenue d’une mycose mais l’intérêt d’une telle mesure n’est pas démontré. « En cas de mycose vulvo-vaginale récidivante, on peut instituer un traitement préventif, à savoir la mise en place régulière d’ovule antifongique dans le vagin » informe le Dr Moyal-Barracco.
Irritations vulvo-vaginales : et si c’était une vulvodynie ?
« Chez beaucoup de femmes jeunes et même chez les autres, une cause pas du tout rare d’irritations vulvo-vaginales est la vulvodynie » informe la dermatologue.
Les symptômes : Des brûlures, une gêne, voire des douleurs de façon permanente ou seulement lorsqu’il y a des contacts avec la muqueuse génitale (toilette intime, mise en place d’un tampon, rapports sexuels…). Tous les examens effectués sont négatifs, la muqueuse est saine. « La vulvodynie est en fait une muqueuse sensible » explique le Dr Moyal-Barracco. Si vous avez une muqueuse ultra-sensible, il faut consulter votre gynécologue ou un spécialiste des pathologies vulvaires. « Des séances de rééducation périnéale ou certains médicaments peuvent vous aider. Un accompagnement psycho-sexologique est parfois nécessaire » indique la dermatologue.
Irritations vaginales : les causes liées à des erreurs hygiéniques, plus rares
Lorsque l’irritation vaginale est le seul symptôme présent, on incrimine souvent un savon trop décapant pour faire la toilette vaginale, le port de culottes en tissu synthétique ou bien encore l’utilisation de papier toilette ou de lessive parfumées… « Contrairement à ce que l’on entend souvent, les dermites de contact dues à des produits ou à des gestes d’hygiène mal adaptés sont responsables d’une faible partie des irritations vulvo-vaginales » indique le Dr Moyal-Barracco.
Si votre irritation génitale est réellement liée à un produit d’hygiène, elle s’accompagne de brûlures et de démangeaisons. Le traitement consiste à éviter d’utiliser le produit suspecté d’avoir provoqué une irritation, en l’application de crème réparatrice, voire d’une pommade à base de cortisone. Pour prévenir les érythèmes liés à des causes mécaniques, bannissez l’utilisation abusive de produits hygiéniques et de désinfectants locaux, le port de vêtements trop serrés.